Pas pleurer, c’est le titre singulier du roman de Lydie Salvayre publié en 2014 et lauréat du prix Goncourt la même année. L’écrivaine y rend hommage à sa mère espagnole qui a vécu 1936 du côté Républicain en restituant son phrasé particulier. Le roman est même entrecoupé de passages en espagnol non traduits. Pas pleurer évoque en parallèle la figure de Georges Bernanos qui prend conscience peu à peu des exactions franquistes. L’histoire, le travail sur la langue ont touché Lou Gréziller qui a décidé d’adapter le roman en pièce sous le même titre. Cette pièce était jouée par la compagnie Capsule théâtre au théâtre du Val d’Osne (Saint-Maurice) le jeudi 17 novembre et c’est à cette représentation que Mesdames Melo et Dos Reis, deux dynamiques professeures d’espagnol du lycée, ont emmené les élèves hispanophones des quatre classes suivantes : la TL, la 1ère L, la TES et la 1ère ES/S (103). Quoi de mieux en effet pour enseigner la guerre civile espagnole, faire partager les joies et les souffrances des exilés, incarner les conséquences culturelles et linguistiques d’un tel exil qu’un spectacle de chair, de sang et de langue ?

 

Le sang, il en est bien aussi question (et même par hectolitres !) dans Richard III, la pièce éponyme de Shakeaspeare, que les élèves de 1ère STMG1 ont vue mardi 22 novembre au théâtre de l’Aquarium (Vincennes), accompagnés de leur professeur de français (et professeur principal), M. Kardos, dans le cadre d’un ambitieux projet annuel sur la laïcité. Shakespeare, s’inspirant très librement des faits historiques du siècle précédent, conte l’accession au pourvoir, pleine de violence et de cris, du rejeton difforme de la lignée des Gloucester. Frère, neveux, femme :  Richard III – qui a un sens de la famille très développé – les assassine à tour de rôle. Pour mettre en scène ce jeu de massacre, Jean Lambert-wild a fait des choix de mise en scène, que les élèves sont amenés à discuter, notamment lors la rédaction d’un article pour le journal du lycée : en effet, la pièce est transposée dans un univers de fête foraine, Jean Lambert-wild compose un Richard III proche de la figure du Joker et c’est la même comédienne, Elodie Bordas (dont le jeu a été salué par les élèves) qui interprète tous les autres personnages. Que penser aussi de cette devise donnée ironiquement en sous-titre à l’annonce de la pièce : « Loyaulté me lie » ? Comment interpréter enfin la fameuse phrase que Shakespeare met dans la bouche de Richard III alors qu’il se trouve en mauvaise posture sur le champ de bataille: « Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » (« A horse! A horse! My kingdom for a horse! ») (Acte V, scène 4) ?….

 

Les interrogations politiques soulevées par la pièce de Shakespeare trouvent d’ailleurs un écho en ce mois de novembre 2016, mois d’élection aux Etats Unis et en France. Hasard ou coïncidence du calendrier : le Théâtre des Quartiers d’Ivry a programmé une pièce intitulée Un démocrate, écrite et mise en scène par Julie Timmerman, invitant le public à une réflexion sur ce qui fait l’essence de la démocratie. La pièce évoque en effet une figure méconnue et captivante, Edward Bernays, petit-fils de Freud, inventeur de méthodes pour mieux vendre – créer le désir des objets – et détournées par les régimes totalitaires – pour mieux manipuler les foules. « Un laboratoire de démocratie », c’est ce que voulait expérimenter Julie Timmerman avec son spectacle et c’est à ce laboratoire que nos deux professeurs férus de théâtre, Monsieur Manzini, (philosophie) et Madame Mazens, (français) ont convié leurs élèves de TL et de 1ère ES respectivement vendredi 18 et jeudi 24 novembre. Pour un regard critique plus acéré sur la pièce, je vous invite à lire la critique que M. Manzini a mise en ligne sur le site Regartshttp://www.regarts.org/Theatre/un-democrate.htm

 

Enfin, les élèves de la MDL ont eu l’occasion de sortir samedi 19 novembre, sous le haut patronage de M. Boulard, professeur d’histoire-géo la semaine, de guitare le mercredi après-midi et de Madame Mazens, au théâtre Tristan Bernard pour assister à une réjouissante comédie Bigre ! , écrite par Pierre Guillois et sous-titré mélo burlesque.« A hurler de rire », « Keaton chez M. Bean », la presse se presse pour dire le caractère déjanté, la drôlerie de cette mécanique qui voit 3 voisins de chambres de bonne enchaîner les catastrophes…