Qu’est-ce que la « philosophie » ?

Étymologiquement, le terme désigne non pas une quelconque forme de savoir mais plutôt « l’amour de la sagesse »… à moins qu’il ne s’agisse de la sagesse de l’amour. Concrètement, il s’agit d’une activité offrant l’occasion de prendre le temps d’étudier des questions que nous pouvons tous nous poser sans nous donner, souvent, les moyens d’y répondre. Elle n’a donc pas d’objet spécifique.

 

À quoi sert la philosophie ?*

« La première réponse qui vient à l’esprit est : à rien ! Plusieurs philosophes vous diront que cette absence d’utilité la rend au contraire infiniment précieuse dans un monde où tout sert à quelque chose. « L’utile est toujours laid », disait Théophile Gautier. […] Il est vrai qu’il y a des tas de choses tout à fait estimables qui ne servent à rien. La musique, l’amour, le plaisir, en un sens, ne servent à rien. Et le bonheur, à quoi sert-il ? A rien, bien sûr ! Cela n’empêche pourtant pas que l’on fasse de la musique, que l’on fasse l’amour, ou que l’on tente d’être heureux… Mais c’est qu’on recherche le plaisir, l’amour ou le bonheur pour eux-mêmes : l’agrément qu’il y a à jouir, à aimer, à être heureux se suffit à lui-même. Est-ce le cas de la philosophie… ? » (André Comte-Sponville, Une éducation philosophique).

 

Quel est le programme en philosophie ?

– Un ensemble de notions : le désir, l’art, l’État, le bonheur, etc.

– Des repères de vocabulaire : moyen/fin, contingent/nécessaire, etc.

– Un ou plusieurs livre(s) étudié(s) en lecture intégrale (séries générales) ou un ensemble de textes (séries technologiques).

 

En philosophie, il n’y a besoin de rien savoir, non ? Ou bien au contraire d’apprendre son cours par coeur ?

« L’enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. Ces deux finalités sont substantiellement unies. Une culture n’est proprement philosophique que dans la mesure où elle se trouve constamment investie dans la position des problèmes et dans l’essai méthodique de leurs formulations et de leurs solutions possibles ; l’exercice du jugement n’a de valeur que pour autant qu’il s’applique à des contenus déterminés et qu’il est éclairé par les acquis de la culture. » (Bulletin Officiel du 19 juin 2003)

Frédéric Manzini.